Des nouvelles de mon territoire

Publié le par Joséphin

viticulture 200

Je vous présente une photo de mon ciel l'hiver au coucher du soleil.

Entre chien et loup dit-on chez vous, chez nous c'est plutôt entre vigne et joséphin. 

En effet, c'est l'heure à laquelle je peux explorer l'univers en toute sécurité, sans appréhension de me faire surprendre. C'est mon moment préféré, l'instant magique qui m'ouvre la petite porte du monde.

 

Je peux enfin laisser libre cours à mon insatiable curiosité naturelle.

 

Je commence par monter sur la crête de ma colline, afin d'embrasser le magnifique panorama qui s'offre à mes yeux de bois. Puis je choisis une direction vers laquelle mon instinct m'attire. Je laisse mon intuition décider, je m'écoute, ce que bien peu d'Hommes savent encore faire.

 

Les étoiles du ciel et la lune dans ses différentes phases sont pour moi des sources d'admiration infinies. Je ne me lasserai jamais de les contempler, de suivre leurs lents déplacements dans le firmament bleuté.

 

Les sous-bois aussi sont d'un grand intérêt. Le mystère qu'ils évoquent quand seule le clarté lunaire les irradie est pour moi comme un irrésistible aimant. Il est vrai qu'étant moi-même un être issu du mystère insondable de la vie, je dois m'y sentir un peu chez moi.

Fouler la mousse qui pousse au pied des arbres et sentir cette douceur humide me fait un bien fou. Flâner au milieu des feuilles mortes et sentir la chaleur qui se dégage de leur décomposition me ravit d'aise. Faire détaler une hase (la femelle du lièvre) qui m'avait pris pour un cep planté et qui me découvre mobile m'amuse follement.

 

Et quand je me suis suffisamment promené, je reviens m'allonger près de mes anciens congénères, sous un rang de vigne, sur ces belles pierres de calcaire doré encore chaudes du soleil qu'elles ont emmagasiné, et là je me repose et je pense.

 

Je repense à mon ancienne vie toute entière occupée à survivre et à me multiplier:

L'automne à puiser dans le sol tous les éléments à portée de racines et du peu de feuilles qui me restaient.

L'hiver, réduit à ma plus simple expression à gérer et optimiser mes réserves.

Le printemps, enfin, à exploser de vie dès les premières chaleurs, à consommer enfin toute cette force épargnée pendant l'hiver.

L'été à produire de belles grappes sucrées et juteuses pour que les oiseaux me les mangent et sèment mes graines (les pépins!) aux quatre vents. Il paraît, d'ailleurs, que ce n'est pas la manière la plus efficace de se reproduire et que les hommes en ont trouvé de plus sûres.

 

Voilà en quelques mots de quoi sont faites mes soirées, je vais de découverte en découverte et cela me réjouit tellement que j'ai envie de les partager avec vous. Mais je vous ennuie peut être avec mes histoires de vieux cep...            

Publié dans vigne

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